Vers l'année 740, Rodern faisait partie du patrimoine de l'évêché de Bâle, le village était fortifié et servait à protéger la route de communication qui longeait la Haute et la Basse Alsace, d'où son nom Rodern "village sur la route". En 1298, Rodern fait partie de la seigneurie de Bergheim. Au XIVe siècle, le village est divisé en deux seigneuries: une moitié du village fait partie de la seigneurie de Bergheim appartenant aux Habsbourg, l'autre fait partie de la seigneurie des Rathsamhausen. En 1634, alors que la guerre de 30 Ans ravage la contrée, Rodern passe sous la protection du royaume de France. Le XVIIe siècle va voir la population du village augmenter avec la venue de familles de Lorraine, du Palatinat, de la Forêt-Noire, de Suisse et du Tyrol autrichien. Quand commença la Révolution Française, l'abbé Delévieleuse, curé et maire du village, fut en grande partie à l'origine des réformes qui améliorèrent le sort de ses habitants. Outre sa contribution à la rédaction du cahier de doléances du village, il permit aussi de désenclaver Rodern en créant une nouvelle chaussée reliant le village à la route royale. Il lutta contre l'injuste répartition des impôts et chercha à supprimer la pauvreté dans sa paroisse. Mais, quand la Révolution Française prit un tour anticlérical, il refusa de prêter serment et de signer la convention du clergé et fut contraint à l'exil en tant que curé réfractaire.